L'enseignement spécialisé commence en maternelle et est organisé jusqu'en secondaire. Il recouvre des réalités multiples selon les handicaps et les niveaux socioéconomiques des familles, l'erreur serait d'avoir une approche globale... Souvent, il y a un sentiment de honte pour les élèves du spécialisé et leurs familles de ne pas être ordinaires.
Nous avons voulu dénoncer la relégation massive des enfants de milieux défavorisés et le gonflement de la population des élèves en type 1 et en type 8. L'enseignement ordinaire ne sait-il faire qu'avec ceux qui rentrent dans son moule ? Comment faire avec les spéciaux, faut-il les traiter à part, les inclure, les intégrer ?[-]

En santé et bienêtre comme dans d'autres domaines essentiels, la reconnaissance de la particularité des vécus passe par une prise en compte de l'inconscient à l'oeuvre dans les rapports. En alphabétisation populaire également, l'apprentissage nécessite une prise de conscience critique de la particularité du vécu de chacun.e. Cette sélection bibliographique commence par une réflexion autour des projections et transferts intrinsèque à la relation « formateur.rice-apprenant.e ».[-]

Quel est le rapport entre les opérations de lecture et d'écriture prises dans le champ social de la pédagogie et ces mêmes opérations prises dans le champ de la psychanalyse ? En effet, si l'illettrisme met en avant le défaut d'une compétence à utiliser l'écrit – aussi bien sur le versant de la lecture que sur celui de l'écriture –, la psychanalyse, quant à elle, nous enseigne dès les premiers travaux de Freud que l'inconscient est « lettré » .
Ce livre est le compte rendu d'un colloque organisé en 1991 à Grenoble et pose en premier lieu la question de « l'entrée dans l'écrit ». Utiliser l'écrit comme moyen d'expression, de communication, appréhender un texte comme une possibilité d'articuler sa propre réflexion ou son imaginaire, c'est greffer quelque chose sur un certain rapport au monde, à l'espace, au temps, à l'autre, à la société et à ses hiérarchies, à son passé culturel et symbolique. C'est dans cette perspective que ce colloque interrogeait la psychanalyse puisqu'il s'agit, préalablement à l'apprentissage de l'écrit, de constituer les bases de ce rapport au monde. L'illettrisme est-il un symptôme social ou culturel ? Un symptôme du sujet au sens psychanalytique (inhibition, refus d'apprendre…) ? Est-ce les deux ? Qu'est-ce que l'appropriation d'un savoir ?
Ces deux journées de colloque ont favorisé la rencontre de chercheur·euse·s, de penseur·euse·s et de praticien·ne·s (formateur·rice·s, animateur·rice·s, psychologues, psychanalystes) qui ont des approches différentes de ce qu'on appelle « les problèmes de l'illettrisme » afin de créer des passerelles interdisciplinaires et de questionner notre rapport à l'écrit. Ce croisement des connaissances et des pratiques met en évidence que le clivage lettré-illettré peut paraitre complètement arbitraire et simplificateur, et qu'il peut dénaturer la réalité.[-]