Début mars 2020, en raison du risque épidémique du Covid-19, la fermeture précipitée de multiples services publics, d'accompagnement et de formation… a notamment eu pour conséquence l'isolement accentué de personnes dont les besoins variés n'avaient pourtant pas soudainement disparu. Les professionnels de ces secteurs ont dû faire preuve d'adaptabilité afin de maintenir le lien avec ces dernières qui, pour la plupart, se sont trouvées dans des situations de précarité et d'isolement social exacerbées. Rencontre avec les agentes d'accueil et de guidance de Lire et Écrire Luxembourg.

Justine Duchesne,
chargée de projets d'analyses et études à Lire et Écrire Wallonie,
membre du comité de rédaction de L'Essor,
et Sébastien Van Neck,
chargé de projets Éducation permanente à Lire et Écrire Wallonie.[-]

En Fédération Wallonie-Bruxelles, l'alphabétisation des adultes est née dans le monde du travail, à partir d'initiatives associatives locales – que nous appellerions aujourd'hui citoyennes – à destination des travailleurs immigrés pas ou peu scolarisés dans leur pays d'origine. Rapidement les organisations syndicales ont joué un rôle structurant, attachées à permettre à chaque travailleur de s'« alphabétiser » afin d'améliorer leur situation et de s'inscrire dans le vaste mouvement de conquête des droits sociaux, économiques, politiques et culturels. Dans les décennies qui suivront, les questions centrales porteront sur la reconversion, le reclassement professionnel et l'insertion socio­professionnelle dans un marché de l'emploi de plus en plus restreint, fluctuant et exigeant.

Ce numéro du Journal de l'alpha rassemble les constats, met en exergue les difficultés rencontrées mais aussi les combats à mener et les leviers d'action nécessaires pour améliorer l'accès à l'emploi, à la formation qualifiante et à l'accompagnement socio­professionnel des personnes en situation d'illettrisme.[-]

Le titre de cet ouvrage a une apparence paradoxale, voire provocatrice. Il accole en effet une condition stigmatisée, celle d'« assisté », et une valeur reconnue et centrale dans les sociétés modernes avancées : « l'autonomie ». Le paradoxe n'est cependant qu'apparent. S'interroger sur l'autonomie des assistés revient simplement à se défaire de la prénotion selon laquelle les assistés sont passifs et dépendants, pour se demander comment des individus qui reçoivent une assistance de la part de la collectivité parviennent à faire face au stigmate et à la pauvreté.
Ce livre se présente tout d'abord comme la restitution des résultats d'une enquête de terrain menée auprès d'allocataires du RMI interrogés en Île-de-France dans les années 2000. L'auteur restitue le sens que ces individus donnent à la norme institutionnelle d'autonomie à laquelle ils sont soumis via la signature d'un « contrat d'insertion ». Comment les individus font-ils face à l'injonction à se raconter jusque dans leur intimité et à se réaliser dans leur « projet » personnel alors qu'ils sont souvent dépourvus de ressources ? Pourquoi et comment certains individus, mieux dotés que d'autres en capitaux économiques et culturels, peuvent-ils résister à l'incitation forte à rentrer dans les rangs du « précariat » ? Quelles marges de liberté les individus les plus vulnérables peuvent-ils conquérir ? En apportant des éléments de réponse à ces questions, cet ouvrage contribue à approfondir les logiques et les paradoxes de l'insertion des populations qui dépendent des services sociaux pour leur survie. Il constitue en cela une référence incontournable aussi bien pour la réflexion que l'action dans ce domaine.
Pour une critique complète voir https://www.cairn.info/revue-idees-economiques-et-sociales-2010-4-page-78.htm[-]

Actuellement, on constate, au sein du travail social, socioculturel et dans les pratiques d'éducation permanente, une utilisation massive des récits de vie. Faire le récit de soi, de ses désirs, de son histoire et de ses sentiments intimes est aujourd'hui devenu la contrepartie couramment exigée des personnes qui sollicitent de l'aide. C'est précisément cette « injonction de parole » que nous interrogerons. Quels en sont les bénéfices, mais aussi les coûts directs ou indirects pour les participants ? [-]

La destruction continue des acquis sociaux, la pression des nouvelles politiques sociales de « gestion de la misère » et du « marché » du travail ont placé les pratiques d'accueil en alphabétisation devant de fortes exigences, souvent paradoxales tant du côté des pouvoirs subsidiants que des personnes qui se présentent à l'accueil… Parallèlement à ces évolutions, les pratiques et les outils de l'accueil ont continué à se professionnaliser. Cette sélection se veut une ébauche de réflexion sur ces évolutions et les conséquences pour la fonction d'accueil, tout en proposant parallèlement des références pratiques.[-]

Cette ouvrage met en lumière la nécessité pour tout travailleur social de se former à la relation d'aide quand on connaît la difficulté pour lui de se positionner dans une relation qui se situe entre une inévitable implication de lui-même et une "bonne" distance à trouver avec celui qui demande attention et soutien.
La 1ère partie de cet ouvrage aborde la nature de la relation d'aide qui se noue avec les usagers.
La 2ème partie développe une approche conceptuelle et méthodologique de cette relation d'aide.
Les perspectives, remarques et autres propositions mettent l'accent sur le recentrage autour de l'apprenant et ceci en tenant compte du cadre du projet individuel de formation.[-]