Les neurones de la lecture
2007
482 p.
978 2 7381 1974 2
APRT TROU deha
30euros
APPRENTISSAGE DE LA LECTURE-ECRITURE ; DEVELOPPEMENT COGNITIF ; TROUBLES DE LA LECTURE ; NEUROSCIENCES
Présentation de l'éditeur
Les Neurones de la lecture s'ouvre sur une énigme : comment notre cerveau de primate apprend-il à lire ? Voici qu'émerge une nouvelle science de la lecture. Tandis que l'imagerie cérébrale en révèle les circuits corticaux, la psychologie en dissèque les mécanismes. Ces résultats inédits conduisent à une hypothèse scientifique nouvelle. Au cours de l'acquisition de la lecture, nos circuits neuronaux, conçus pour la reconnaissance des objets, doivent se recycler pour déchiffrer l'écriture - une reconversion lente, partielle, difficile, qui explique les échecs des enfants et suggère de nouvelles pistes pédagogiques. Qu'est-ce que la dyslexie ? Certaines méthodes d'enseignement de la lecture sont-elles meilleures que d'autres ? Pourquoi la méthode globale est-elle incompatible avec l'architecture de notre cerveau ? Utilise-t-on les mêmes aires cérébrales pour lire le français, le chinois ou l'hébreu ? La lecture subliminale existe-t-elle ? Autant de questions auxquelles Stanislas Dehaene, spécialiste de la psychologie et de l'imagerie cérébrale, apporte l'éclairage des avancées les plus récentes des neurosciences.
Critique de Laurent Lafforgue "Contre la neurologie appliquée à l'éducation" in lire-et-ecrire.org
Tout membre de l'Académie des sciences que je sois, je suis très hostile pour ma part à toute forme de " pédagogie scientifique " - qu'elle se fonde sur les prétendues " sciences de l'éducation ", sur la neurologie, sur les sciences cognitives ou sur n'importe quelle autre science dont l'homme et ses comportements sont les objets. Il y a " pédagogie scientifique " dès que l'on prétend décider de la meilleure manière d'enseigner - qu'il s'agisse de la lecture ou d'autre chose - en se reférant à des travaux savants dont les instituteurs et les professeurs n'ont pas les moyens de vérifier la validité ; l'invocation de ces travaux n'est alors rien de plus qu'un argument d'autorité.
L'homme n'a pas attendu l'avènement des sciences modernes pour inventer l'écriture et pour transmettre à sa progéniture cette connaissance précieuse entre toutes. Les instituteurs de la IIIe République n'ont pas attendu la neurologie pour s'apercevoir que les méthodes alphabétiques-syllabiques d'apprentissage simultané de la lecture et de l'écriture sont les plus efficaces. Il semble au contraire que l'irruption des discours à prétention scientifique dans le domaine pédogique ait coïncidé avec l'entrée de l'enseignement dans un âge de grand trouble.
Il existe une raison très profonde de se garder de l'intrusion des arguments à prétention scientifique dans le débat sur l'éducation :
C'est que ces arguments reposent sur la représentation scientiste de l'homme comme une machine. En acceptant ces arguments ou, pire, en y recourant soi-même, on infléchit irrésistiblement l'esprit de l'enseignement. La transformation de l'école dans les dernières décennies s'explique en bonne partie par l'image de l'homme-machine qui habite les esprits de la plupart de nos contemporains. Et si cette transformation a eu les effets dévastateurs que nous connaissons, c'est justement parce que l'assimilation de l'esprit de l'homme à une machine qui fonctionne - son cerveau vu comme un ordinateur très sophistiqué - est fausse. Pour s'en convaincre, il suffit de réaliser que cette représentation ne rend pas compte de la présence d'un " je ", d'un " soi " qui éprouve des sensations, des sentiments, des pensées, etc. Une machine ne s'éprouve pas elle-même, elle n'éprouve rien. Donc l'homme n'est pas une machine.
Site Internet : http://plus.franceculture.fr/les-neurones-de-la-lecture-par-...
Lieu d'édition : Paris
Niveau d'autorisation : 0
Langue : FRANCAIS