Y a-t-il corrélation entre des indicateurs de développement comme la mortalité infantile ou l'indice de fécondité et l'alphabétisation des femmes ? L' auteur réunit des données ethnographiques à propos de populations concernées par deux programmes différents d'alphabétisation au Népal. Sa recherche fait entendre la voix des femmes engagées dans ces projets, celle des aides éducateurs et des formateurs.
Cette étude remet en question l'alphabétisation conçue comme un produit comme les autres et qui conduirait directement au développement. A la question "L'alphabétisation apporte-t-elle le développement ?", l'ouvrage en oppose une autre : "Quelle forme d'alphabétisation apporte quelle forme de développement et à qui ?". L'étude fait entendre la voix des participantes sur le terrain, des animateurs des cours d'alphabétisation et des formateurs dans l'arène politique. La relation entre alphabétisation des femmes et développement n'est pas envisagée comme une équation que l'on peut poser et résoudre mais comme un processus dynamique dans lequel tous les partenaires peuvent et doivent jouer un rôle actif.

« Pourquoi manger des concombres verts juste avant de mourir? » est le lauréat du Prix international de recherche en alphabétisation de 1998, parrainé par le Secrétariat national d'alphabétisation du Canada et l'organisation gouvernementale française d'alphabétisation, le Groupe permanent de lutte contre l'illetrisme, et supervisé par l'Institut de l'UNESCO pour l'Éducation (IUE) de Hambourg. En recevant le prix, Anna Robinson-Pant a expliqué le titre de son travail qui correspond à une blague courante parmi les vieilles femmes népalaises : elles comparent la difficulté de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, après toute leur journée de travail aux champs, avec le fait de manger des concombres crus quand on n'a déjà plus de dents. [-]