La question de la formation des formateurs n'est pas nouvelle. Celle de la professionnalisation des formateurs en formation de base (accompagnant des personnes de faible niveau de qualification et/ou de faible niveau de scolarisation, dans un processus de développement des compétences de base) a également été abordée, quoique plus rarement. Pour élaborer ce travail, je me suis appuyée principalement sur les travaux de l'ANLCI, de Véronique Leclercq et de Bernard Lahire. Cette recherche repose essentiellement sur une analyse de données documentaires. J'ai souhaité saisir la non reconnaissance de la professionnalité de ces formateurs sous un angle nouveau. Considérant que ces formateurs sont des formateurs d'adultes qui développent une spécialisation en formation de base, j'ai tenté de mettre au jour les éléments sociopolitiques qui induisent la non-reconnaissance du besoin de professionnalisation de ces formateurs en formation de base. Pour ce faire, il m'a semblé très éclairant de comparer les systèmes de formation de base en France, en Suisse romande et en Communauté française de Belgique. Cela m'a amenée à analyser ce manque de reconnaissance sous l'angle des missions confiées au formateur, explicitement ou non, dans et par chacun des systèmes, et à faire appel à la notion émergente de « figure sociale » pour mettre en lumière certaines tensions existant entre ces missions. (résumé de l'auteur, page 5)[-]

Dossier 1 : Depuis 1988, les Cahiers Pédagogiques n'avaient pas mis le travail collectif des adultes au centre d'un dossier. Est-ce parce que « l'esprit d'équipe » a tant imprégné le système éducatif qu'il y est devenu une évidence ? On peut rêver... Et pourtant, au quotidien, à l'école, au collège, au lycée, les adultes, même englués dans la multiplicité des tâches et le manque de temps, travaillent ensemble, par nécessité et par envie. C'est cette réalité de la dimension collective du métier que nous voulons montrer pour partager l'expérience, et prendre, chemin faisant, le recul réflexif sans lequel nous nous condamnerions à n'être que d'éternels débutants. Car travailler ensemble, dans notre système éducatif, demeure « innovant » : il y a un lien fort entre esprit d'équipe et esprit pionnier. Mais il faut aussi diffuser ce travail et l'on rencontre vite les limites du prosélytisme et de l'injonction : mieux vaut parier sur les outils qui existent pour mettre les collectifs au travail et pour les accompagner dans l'acquisition de l'expérience.
La dernière partie du dossier s'intéresse aux Conseils de classe, un mastodonte assis sur la permanence des rites, pour explorer les blocages et les possibles de ce lieu qui demeure, dans les établissements du second degré, le seul où travailler ensemble est obligatoire.


Éditorial : C'est possible !

1. Entrer dans la danse
- Sophie Necker : Une chorégraphe à l'école
- Françoise Colsaët et l'équipe Cirse (Cavaillon) : Les profs, la doublette et le petit Candide
- Carole Roiné : Effets « secondaires » d'un travail avec le primaire
- Laurence Lepla : Mémoire, plaisir et motivation
- En ligne : Dominique Natanson et Karine Ansart : Se mettre d'accord autour d'une table ronde
- En ligne : Lucile Sire : « Faire lire ensemble » : Le Brésil au cœur des disciplines
- En ligne : Jacques Sardières : De l'harmonisation du bac au sens du collectif

2. Avec un peu d'expérience
- Luc Bruliard, Lidia Espert et Dahile Zamoum : Les « pieds nickelés » de la Clis
- Régis Guyon : Une dose d'organisation dans un volume de lucidité
- Mario Pedretti : Dix ans de réflexion, dix ans de bricolage
- Michèle Craw : Une « entreprise » collégiale dans un lycée néo-zélandais
- Gilles Pedreno : Quelques obligations, un peu de moyens... (version courte)
Lire le texte intégral mis en ligne
- En ligne : Véronique Vanhaesebrouck : Une équipe entre le faire, le dire et l'écrire

3. Former, convaincre, diffuser
- Roland Petit : Il faut tout un village pour élever un enfant
- Jacques Natanson : Une révolution impossible ?
- Monica Gather Thurler : Vers une communauté professionnelle d'apprentissage
- Marc Berthou : Des compétences à cultiver
- Claudie Solar : Pour une initiation à la critique d'art
- Martine Raimondi Janner : Pour une formation au pacte social
- Jean-François Berthon : Une leçon des recherches-innovations
- Gilles Billotte : Un mythe nécessaire
- Corinne Mérini : Travailler ensemble...
- En ligne : Corinne Mérini : Pour préparer une concertation

4. Peut-on changer le conseil de classe ?
- Yannick Mével : Entre indignation et intégration
- Béatrice Mabilon-Bonfils : Un rite de maintenance
- Alain Suran : Le seul temps de travail en commun
- Dominique Natanson : Valider les compétences
- Jacques Tenier : Les « conseils de progrès »
- Dominique Natanson : Libérer la parole des élèves
- En ligne : Françoise Colsaet : Selon l'endroit où l'on est assis...
- En ligne : Conseil de classe : que disent les textes officiels ?

- En ligne : Bibliographie

Et chez toi ça va ?

- Laurent Carceles : Chroniques d'un ex-néo, février 2007
- Rolande Hatem : Le plus-que-parfait, vu de Jié, Liban
- Roxane Caty-Leslé : Comment je suis arrivée à oser...
- Patrice Bride : Punition : réfléchir sur un incident en classe
Faits & Idées

- Daniel Favre : Les lobes frontaux et la déstabili


Dossier 2 : L'école en Suisse, élaboré par Simone Foster
À un moment où la Suisse tente d'harmoniser ses vingt-six systèmes d'éducation, certains cantons sont déchirés entre ceux qui œuvrent pour la démocratisation de l'école et ceux qui veulent revenir sur les réformes en cours.
Sommaire du dossier L'école en Suisse

Dossier élaboré par Simone Forster
- La création de la Suisse, une histoire violente
- Pourquoi vingt-six systèmes d'éducation ?
- Harmoniser les pratiques éducatives : coordination ou contrainte ?
- À l'heure des batailles pédagogiques
- Après la « maturité » : tumultes dans l'enseignement supérieur
- L'apprentissage : quelles formations pour quels emplois ?
- Polyphonie ou cacophonie ?
- L'explosive question des langues
- Dépenses et résultats, chiffres à l'appui[-]